D’une manière générale les sons ont de nombreuses applications dans de nombreux domaines, y compris la médecine. On ne pourra parler de son en médecine sans évoquer de nos jours les thérapies par ultrasons et les thérapies vibro-acoustique, la résonance sonore se rattache aux méthodes de ces dernières. Cela fait référence aux notions élémentaires d’ondes et de vibrations dans l’univers physique. Quand on y réfléchit, une membrane de haut parleur qui vibre produit simplement une onde sonore qui se déplace et fait vibrer ce qu’elle rencontre. L’oreille humaine perçoit des vibrations, c’est à-dire des sons qui vont de 16 Hz à plus ou moins 24 000 Hz. Les fréquences les plus basses, que notre oreille ne peut capter, s’appellent des infrasons, tandis que les fréquences les plus élevées, que nous ne percevons pas non plus, sont des ultrasons. Mais notre corps perçoit également les vibrations de plusieurs manières : par la plupart de nos sens, en réalité. Notamment par le sens du toucher, oui la peau, cet «organe» géant. Le corps «entend» autrement qu’avec l’oreille, mais il entend, à n’en pas douter.
La thérapie vibro-acoustique et la plupart des utilisations du son comme la sonothérapie ou musicothérapie n’ont pas vocation à se substituer à la médecine conventionnelle, mais simplement à apporter un complément, ou vous le verrez, dans certains cas particuliers une alternative. Nous tenons à préciser, étant question de fréquences sonores dans cet article, nous conseillons une grande prudence sur les affirmations comme quoi certaines fréquences sonores seraient miraculeuses pour la santé et qu’elles pourraient se substituer à des traitements médicaux conventionnels.
L'une des utilisations les plus fréquentes de la résonance en médecine se trouve être l'imagerie médicale. Les ondes ultrasonores sont des ondes mécaniques qui engendrent des oscillations dans les milieux qu’elles traversent. Les signaux qui sont créés peuvent être exploités dans un objectif diagnostique (échographie, écho-Doppler, élastographie).
L'échographie se sert d'ondes sonores à haute fréquence, nommées ondes acoustiques ultrasonores pour générer des images des organes internes du corps. Une petite sonde est simplement placée sur votre peau, émettant ces ondes qui pénètrent dans les tissus de votre corps. Lorsque ces ondes se heurtent à une surface, comme un organe, elles ricochent et rebroussent chemin jusqu'à la sonde. Les ondes renvoyées sont alors ingénieusement utilisées pour créer une image détaillée de l'organe en question. Que ce soit pour décélérer des maladies cardiaques, des soucis de foie ou des troubles gynécologiques. Il convient de souligner que l'échographie évite l'utilisation des rayons X ou d'autres radiations nocives, ce qui en fait une méthode sûre et sans danger.
Le principe de l’IRM (imagerie par résonance magnétique) utilise un appareil émettant des ondes électromagnétiques, grâce à un gros aimant. Soumis à ces ondes, les atomes d’hydrogène composant les tissus de l’organisme de l’être humain se mettent à vibrer. Ils émettent alors des signaux, captés par une caméra spécifique et retranscrits en images sur un écran d’ordinateur. Il s’agit ici également d’un principe de résonance et de vibrations émises par des ondes un peu comme pour la résonance sonore.
Les signaux des ondes sonores sont également utilisées dans un objectif thérapeutique (lithotripsie, pharmaco-émulsification…). Les ultrasons sont d’ores et déjà utilisés pour le traitement de certains cancers, les fibromes utérins ou encore le glaucome… En outre, les importants progrès technologiques accomplis depuis plusieurs années ouvrent de nombreuses perspectives dans des domaines d’applications variés : cardiologie, neurologie, psychiatrie…
Une méthode qui porte le nom de thérapie par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) : en alternative aux thérapies standards radicales que sont la chirurgie et la radiothérapie, le service d’urologie de l’hôpital Edouard Herriot propose un traitement non-invasif par ultrasons dans le cadre d’une évaluation clinique. L’objectif : émettre les ultrasons directement sur la zone de la prostate atteinte par le cancer, en épargnant les tissus sains alentours, réduisant ainsi au maximum les risques d’incontinence et d’impuissance. Ou encore au service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon avec l'utilisation d'ondes HIFU pour traiter l’endométriose avec atteinte digestive.
Une nouvelle étude (2022) révèle que les ondes sonores à haute fréquence peuvent différencier des cellules souches en cellules osseuses. Plus précise, plus simple à exécuter (par rapport aux méthodes actuelles) la technique pourrait être une aubaine pour la régénération osseuse. La thérapie par ultrasons est en constante évolution et suscite un grand intérêt dans le domaine médical. Les chercheurs et médecins visent à améliorer cette technique et élargir son application à d'autres types de pathologies et cancers. Les avancées dans ce domaine prometteur offrent de l'espoir et de nouvelles perspectives de traitement.
Les infrasons eux sont moins connus que les ultrasons, notamment parce qu'ils sont moins utilisés et plus difficiles à produire. la recherche de production ou reproduction d'infra-grave est très marginale. Il faut opter pour des solutions sur mesure, requérant des caissons renforcés très volumineux, des transducteurs spécialisés et une réserve en amplification de puissance dépassant souvent le kilowatt. Le risque d'atteindre les limites mécanique et thermique d’un transducteur est important. Cela demande des transducteurs spécialisés et ayant une construction très robuste. Il est rarement question d'infra-grave dans le sous-grave parce que très difficile, coûteux et laborieux à reproduire à un niveau de pression sonore suffisant.
De même que des ultrasons, la médecine utilise parfois des infrasons, alors produits par des appareils de confort ou thérapeutiques (massage mécanique, thérapie par onde de choc radiale). Au début des années 2000, plusieurs types d’appareils à masser sont utilisés sur l’homme. Ces appareils, autorisés par la Food and Drug Administration aux États-Unis, sont munis d’embouts adaptés à différentes application allant du drainage bronchique chez le nourrisson au drainage lymphatique, en passant par le traitement de fibroses musculo-tendineuse, de contractures, d’arthrose débutante ou d’escarres.
La thérapie vibroacoustique (TVA) est un type de thérapie sonore qui consiste à transmettre des vibrations sinusoïdales de basse fréquence entre 30 et 120 Hz dans le corps via un appareil doté de haut-parleurs intégrés. Cette thérapie a été développée en Norvège par Olav Skille dans les années 1980. Les vibrations du corps entier à basse fréquence avec des niveaux d'énergie restreints ont montré des améliorations de la circulation. Les appareils vibro-acoustiques se présentent sous diverses formes, notamment des lits, des chaises, des oreillers, des bracelets... Ils fonctionnent généralement en lisant des fichiers sonores via des transducteurs, des shakers de basses ou des excitateurs qui transfèrent ensuite les vibrations dans le corps. Certains appareils tentent de cibler des parties très spécifiques du corps comme le poignet ou la colonne vertébrale.
Les recherches effectuées témoignent de la diversité des perspectives : on parle, bien sûr, de thérapie vibroacoustique, mais aussi de résonance sonore ou sensorielle, de thérapie vibrotactile, de «somatron», de «soundwave», de «neuromusique», etc. Les expériences portent sur les effets de différentes méthodes sur la douleur, les problèmes musculosquelettiques, les troubles pulmonaires, le soulagement de la fatigue chronique et divers troubles comme les toxicomanies. Dans certains pays, comme la Finlande, l’Estonie ou la Grande-Bretagne, les recherches sont désormais relativement avancées.
L'un des mécanismes d'action proposés pour la thérapie vibro-acoustique est l'entraînement des ondes cérébrales. L'entraînement suggère que les ondes cérébrales se synchroniseront avec les rythmes des entrées sensorielles. Cela suggère en outre que certaines fréquences d’ondes cérébrales sont préférables à d’autres dans des situations données. Il faut savoir que nos ondes cérébrales déterminent notre état de conscience, plus elles sont lentes, moins nous sommes conscients. Par exemple quand les ondes dépassent les 40 Hz, nous devenons plus créatifs, plus en mesure de résoudre efficacement des problèmes. On parle alors d’ondes gamma, qui peuvent atteindre 65Hz. A l’inverse les ondes thêta, elles, ont une fréquence qui varie de 2 à 7Hz et qui correspondent à un état d’éveil ou avant le sommeil, elles sont liées notamment à la création, à la mémoire, aux émotions et aux sensations, et suscite l’intuition et les perceptions, la technique d’intervention par résonance sonore de la méthode PsychoPhysio vise à rechercher cet état de conscience.
La technique d’intervention par résonance sonore utilisée durant la première phase de la méthode PsychoPhysio spécialisée pour la fibromyalgie est également une application thérapeutique par le son. L’appareil vibro-acoustique utilisé dans l’intervention par résonance sonore émet surtout des ondes à basses fréquences, situées majoritairement sous les 200Hz. Il y a résonance lorsque la vibration – l’oscillation – libre d’une fréquence se trouve amplifiée par une vibration identique. Quand deux objets possèdent les mêmes propriétés vibratoires, ils commencent à vibrer à la même fréquence et forment ce que l’on pourrait appeler un système de résonance. Plus la note est basse, moins il y a de vibrations à la seconde ; plus la note est aiguë, plus il y a de vibrations à la seconde, et plus la fréquence est élevée.
Aux États-Unis, au début des années 1990, les chercheurs Chris Chesky et Donald Mitchell ont entrepris d’étudier les effets des vibrations sur les récepteurs sensoriels et sur les mécanorécepteurs. En 1992, ils ont publié une première étude qui montrait une diminution de la douleur chez des sujets qu’on avait soumis à des fréquences allant de 60 à 600Hz. La Food and Drug Administration (FDA) américaine estime désormais que le traitement par résonance sonore constitue une technique non invasive pour diminuer la douleur, l’anxiété et l’angoisse, et améliorer la circulation sanguine.
Trois systèmes différents de thérapie vibroacoustique sont combinés au centre PsychoPhysio. Le système vibro-acoustique à multifréquences, celui à basses fréquences sélectionnées et celui à vibrations mécaniques mesurées. Les différents comptes rendus d’essais cliniques et d’expériences démontrent les résultats suivants : amélioration de la circulation sanguine, détente musculaire, diminution voire dans certains cas disparition de la douleur, réduction de la tension artérielle et du pouls, élévation de la température cutanée, diminution de la panique, de l’anxiété et de la dépression, amélioration de la qualité du sommeil. Chaque fois qu’il en est question, il s’agit d’une combinaison de trames sonores et de vibrations à basses fréquences.
Le mode de transmission qui s’applique aux appareils vibro-acoustiques repose sur le mode mécano cutané. Les ondes sonores proviennent donc du matériel en vibration comme des haut-parleurs, ou transducteurs. La perception de la vibration nous vient des corpuscules de Merkel, situés dans l’épiderme, et des corpuscules de Ruffini, dans le tissu conjonctif, puis tout au long de l’« écoute », des corpuscules de Pacini. Les oreilles ne sont donc pas les seules à percevoir les sons : tout le corps, toute la peau les perçoivent aussi, ainsi que les os, les muscles, les divers organes et le cerveau.
Le lit thérapeutique situé dans la cabine de résonance sonore au centre PsychoPhysio, qu’il convient d’appeler plus justement « table vibro-acoustique», transmet au corps des vibrations qui font réagir les centres de tension notamment affectés par des douleurs, stimulant simultanément les systèmes auditif et somatosensoriel de l’individu. Notre corps entend sans discrimination, percevant simultanément tous les sons contenus dans la trame sonore, tandis que l’oreille continue d’exercer sa discrimination habituelle : l’attention cherche à se fixer et n’y arrive pas, ce qui favorise le phénomène de résonance sensorielle.
Les effets commencent par se faire sentir dans le système nerveux (via les sensations physiologiques), puis dans le métabolisme en général, notamment la circulation sanguine. Aussi relève-t-on une diminution de l’activité musculaire, d’où la réduction de la fréquence et de la gravité des spasmes, et une amélioration de l’amplitude de mouvement. Les vibrations auxquelles le corps entier est soumis occasionnent une sensation de fatigue et diminuent la vigilance. Ainsi la sensation de détente est importante et provoque une sorte de flottement : le sujet baigne littéralement dans la trame sonore qui le masse et le porte, le transporte.
La résonance sonore a ceci de particulier qu’au début elle fait prendre conscience à l’individu de son corps. Non seulement de son corps douloureux, souffrant, mais de la moindre partie de son corps, qui se met à vibrer au rythme de la trame sonore. Conséquemment les émotions, les souvenirs physiques, sensoriels, de ce corps vont se réveiller, les uns après les autres, et se mettre à « résonner ». Ces réminiscences ouvriront de nouvelles perspectives qui permettront d’établir des relations insoupçonnées. La stimulation réveille les sens en libérant tout à fait l’esprit des tensions psychologiques quotidiennes et le corps des tensions physiologiques emmagasinées. Et lorsque l’esprit a l’occasion d’abandonner toute pensée, c’est-à-dire lorsque la stimulation dure suffisamment longtemps, l’état de la conscience change (notamment ondes cérébrales thêta). Lorsque cela se produit, il y a une activation de la mémoire à long terme, le rappel des souvenirs incluant les éventuels traumatismes commence. Ils ressurgissent intacts, avec toutes les perceptions qui les accompagnaient alors.
La sonothérapie est une méthode de relaxation par les sons. Elle ne dispense pas des soins qui sont délivrés par les allopathes, psychologues ou psychothérapeutes ou la médecine en générale. Elle est différente de la musicothérapie car elle n'utilise pas la musique pour propager ses bienfaits mais des sons. Le son agit sur le corps et l'esprit grâce aux vibrations qui, activant nos fonctions cognitives, agissent sur nos émotions. Stimulant le cerveau, il se joue également un rôle dans la production d'hormones pouvant déclencher des sensations de paix et de bien-être.
Les principales voies de la sonothérapie sont les massages sonores, les méditations soutenues par les bols tibétains ou de cristal, les traitements au diapason, les bains de gong… Les sons jouent également un rôle dans l'équilibre émotionnel par l'intermédiaire des neurotransmetteurs. Le corps reçoit l'onde sonore sans faire de tri, l'absorbe cellulairement et pas nécessairement par les oreilles, et transmet l'information directement au cerveau. La sonothérapie en technique complémentaire de soins**,** est utilisée pour améliorer le sommeil, réduire des douleurs musculaires, articulaires, l'angoisse, l'anxiété, le stress, le syndrome dépressif, de soulager des troubles digestifs, les migraines, les règles douloureuses, les rhumatismes, d'activer la circulation sanguine...etc
La musicothérapie est l'utilisation clinique et factuelle d'interventions musicales pour atteindre des objectifs individualisés dans le cadre d'une relation thérapeutique. C’est une thérapie complémentaire qui s'est avérée efficace face à de nombreuses conditions et problèmes médicaux. Les interventions de musicothérapie peuvent répondre à une variété d'objectifs de santé, de bien-être et d'éducation (gestion du stress, soulagement de la douleur, expression des sentiments, amélioration de la mémoire et de la communication,...).
L'utilisation clinique de la musique aide à atteindre des objectifs individualisés et peut inclure l'écoute, le chant, le jeu d'instruments de musique ou la composition de musique. Il n'est pas nécessaire d'avoir des compétences ou des talents musicaux, ou d'être musicien pour participer et pratiquer. La thérapie par le son utilise des outils pour atteindre des fréquences sonores spécifiques, tandis que la musicothérapie se concentre sur le traitement des symptômes tels que le stress et la douleur. Les musicothérapeutes et les art-thérapeutes travaillent éventuellement dans des hôpitaux, les cliniques, les EHPAD et maisons de retraite, les centres de traitement de la toxicomanie ou des cabinets privés. En fonction de la pathologie, ils peuvent offrir leurs services dans le cadre d'une médecine complémentaire ou alternative.
Les thérapies sonores et la musicothérapie sont des traitements de plus en plus étudiées et documentées. Certaines études scientifiques montrent que la musicothérapie aide les patients pour une variété de troubles, y compris les maladies cardiaques, la dépression, l'autisme, la toxicomanie et la maladie d'Alzheimer. De plus, des personnes l'utilisent aussi pour soutenir la mémorisation, abaisser la tension artérielle, améliorer l'adaptation, ou améliorer l'estime de soi.