La fibromyalgie ou syndrome fibromyalgique n’est pas rare car elle touche environ 2% de la population, pourtant elle demeure relativement incomprise, mal diagnostiquée et traitée. Les principaux symptômes se caractérisent par des douleurs musculaires et articulaires généralisées, fatigue chronique inexplicable, troubles du sommeil et de l’attention. La fibromyalgie nuit gravement à la qualité de vie de la personne touchée. Bien que ses causes exactes ne fassent pas l’unanimité auprès de la communauté médicale, on sait qu’il existe plusieurs facteurs, biologiques, sociaux, psychologiques… qui peuvent contribuer à son développement. Dans cet article nous faisons le point des avancées de la recherche sur les différentes causes potentielles de la fibromyalgie.
Les chercheurs semblent établir un lien potentiel entre la fibromyalgie et l'hérédité, d’après eux certaines mutations génétiques pourraient favoriser l’apparition de cette maladie. Les recherches démontreraient que les individus ayant un parent atteint de fibromyalgie sont davantage exposés au risque de développer eux-mêmes cette affection, sans davantage d’explications. Toutefois, il est essentiel de souligner que ce constat démontre seulement que les enfants de fibromyalgiques sont plus susceptibles d’être atteint de fibromyalgie dans leur vie que les autres, pour autant les gènes ne sont pas forcément responsables de cet état de fait, la répétition des schémas parentaux et la transmission générationnelle sont également à ne pas négliger, mais d'autres facteurs environnementaux et individuels peuvent également jouer un rôle prépondérant.
Néanmoins, les données scientifiques suggèrent que l'influence génétique pourrait être significative. Les gènes impliqués auraient un impact sur la sensibilité à la douleur, le fonctionnement du système nerveux, ou encore la régulation des substances chimiques dans le cerveau. Ces éléments interagissent de manière complexe et pourraient contribuer à la manifestation de symptômes associés à cette maladie. Les études ont simplement révélé une tendance statistique, mais chaque individu est unique et peut avoir une réponse différente face aux facteurs génétiques et environnementaux.
Des découvertes scientifiques ont établi avec certitude qu'un déséquilibre chimique serait présent dans le cerveau des personnes atteintes de fibromyalgie. Les niveaux de neurotransmetteurs clés, tels que la sérotonine et la noradrénaline, sont en état d’être perturbés, ce qui pourrait expliquer les douleurs chroniques et une sensibilité accrue à la douleur. Les avancées de la recherche apportent une compréhension de ces déséquilibres chimiques et leurs liens avec les symptômes sans pour autant prouver que ces déséquilibres seraient à l’origine de la fibromyalgie.
Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, les chercheurs ont constaté plusieurs anomalies chez les patients atteint de fibromyalgie lors d’une stimulation douloureuse. Notamment, une sous-activation des régions fronto-cingulaires, cortex temporal interne et cervelet, responsables du contrôle de la douleur ; et à l’inverse une sur-activation du cortex pariétal somato-sensoriel qui mesure la douleur. Ces constats pourraient expliquer l’hypersensibilité à la douleur ou encore l’allodynie qui fait qu’un stimuli normalement indolore est perçu par le fibromyalgique comme douloureux.
De la même manière que le modèle physiologique, de nombreuses études suggèrent que les différences cérébrales seraient liées à des facteurs d’ordres psychologiques, tels que les émotions négatives, recherche de perfection, difficulté à identifier et exprimer ses émotions, expériences traumatiques, maltraitances…etc. Ces facteurs psychologiques favoriseraient un état de trouble anxiogène ou de stress chronique, les systèmes de régulation du stress et de la douleur étant très liés, cela fournirait alors une explication aux modifications observées au niveau cérébral.
Ce lien fait de la fibromyalgie un syndrome “biopsychologique”, loin de l’idée répandue que la fibromyalgie serait d’ordre purement psychologique quand le constat de la recherche ne proposait que l’absence de dysfonctionnement mesurable. Et ceci explique également pourquoi les protocoles de soin les plus efficaces seraient les approches globales d’ordres “psychophysiologiques”, comme la méthode PSYCHOPHYSIO.
La cause de la fibromyalgie d’après certains scientifiques serait à chercher du côté de la stimulation répétée des nerfs qui provoquerait une modification au niveau de la moelle épinière et de l’hypothalamus entrainant ainsi une sécrétion anormale des substances chimiques citées dans la partie ci-dessus “Le déséquilibre chimique…”. Ou encore une activité électrique musculaire anormale et dysfonctionnement des mitochondries pourraient être à l’origine de la faiblesse musculaire et de la douleur. Cette supposition établie que les facteurs potentiellement responsables seraient notamment, les pathologies infectieuses en particulier virale qui semblent accentuer les symptômes de la fibromyalgie, ou encore une fois les traumatismes physiques et/ou émotionnels puisque le syndrome fibromyalgique peut parfois survenir à la suite d’un événement traumatique d’ordre psychologique ou physique, soudain ou répétitif.
Selon plusieurs chercheurs les troubles du sommeil seraient un facteur de risque de survenue de la fibromyalgie. Les travaux suggèrent que les troubles multiplieraient par deux le risque de développer la maladie. Les difficultés d’endormissement, un sommeil superficiel, fragmenté et non réparateur, les troubles respiratoires, pourraient avoir de graves conséquences sur le long terme. La supposition est que les troubles du sommeil sont présents avant l’apparition des symptômes douloureux et pourraient en être une des causes. Toutefois il n’y a pas de preuves de cet état de fait, d’ailleurs certains patients atteints de fibromyalgie ne souffrent pas de troubles significatifs du sommeil. Dans tous les cas il est toujours recommandé de maintenir une bonne hygiène de vie, prendre soin de l’organisation de ses phases d’endormissement, avoir une bonne routine de sommeil, créer un environnement propice au repos et consulter un professionnel de santé en cas de problèmes de sommeil persistants.
Des études ont démontré que des éléments tels qu’un défaut d’adaptation au stress, une anxiété généralisée, différents traumatismes physiques et émotionnels, mauvaise hygiène de vie seraient à même de contribuer au développement de cette affection.
Les traumatismes physiques, tels qu’un accident de voiture ou des blessures sportives, sont parfois responsables d’endommager le système nerveux central, provoquant potentiellement des douleurs chroniques sur le long terme. De plus l’impact psychologique d’un accident est parfois un élément conséquent et déclencheur.
Le stress émotionnel et la dépression ont également le potentiel d’exacerber les symptômes de la fibromyalgie. Il est donc essentiel de trouver des moyens de gérer efficacement votre stress et de cultiver une santé émotionnelle positive. Les techniques de relaxation, la méditation, les exercices physiques doux et le soutien social sont bénéfiques pour atténuer le stress et améliorer votre bien-être global.
En cas de symptômes supposés de fibromyalgie, il est conseillé de consulter un professionnel de la santé compétent, dans la plupart des cas un rhumatologue sera le plus à même d’établir un diagnostic, en mesure d'évaluer votre situation individuelle et de vous proposer les meilleurs conseils et traitements adaptés à vos besoins spécifiques. La recherche sur la fibromyalgie s’accélère constamment, et dans un avenir proche de nouvelles découvertes éclaireront davantage la compréhension de cette affection pour le moins complexe.