La fibromyalgie est une maladie chronique neuromusculaire qui se caractérise principalement par des douleurs musculaires diffuses. Grâce à l’IRM cérébrale, la recherche a permis de constater une suractivation du cortex pariétal somato-sensoriel mesurant la douleur et une sous-activation de régions cérébrales contrôlant la douleur chez les fibromyalgiques. Quoi qu’il en soit le syndrome fibromyalgique ne présente pas vraiment de marqueurs biologiques ce qui explique notamment pourquoi le diagnostic de cette maladie est si compliqué, il n'existe pas de test ni aucun examen de laboratoire ou radiologique pour la détecter de manière certaine actuellement. Dans cet article, nous présentons les méthodes employés pour se faire diagnostiquer de la fibromyalgie.
Pour diagnostiquer la fibromyalgie, la première étape consiste le plus souvent à consulter le médecin traitant qui orientera au besoin son patient vers un spécialiste. Le rhumatologue est souvent le spécialiste le plus à même de diagnostiquer et prendre en charge la fibromyalgie, ou le neurologue dans certains cas. Quoi qu’il en soit, grâce à un bon médecin généraliste, un premier diagnostic permet souvent d’éviter une errance médicale et des consultations multiples parfois inutiles.
Généralement on pratique un examen physique afin d'écarter toute autre maladie pouvant provoquer des symptômes similaires. Le diagnostic repose donc sur un examen complet de la personne et une évaluation, analyse des symptômes et des antécédents médicaux, élimination d’autres maladies pouvant être responsable de symptômes apparentés, en particulier de douleurs chroniques.
La souffrance physique comme morale seront évaluées lors des examens cliniques et on analysera les répercussions des symptômes sur la vie quotidienne du patient. Lors de l’évaluation, le médecin recherche aussi une dépression associée, préexistante à la potentielle fibromyalgie ou conséquente de celle-ci. Concernant les douleurs, on recherche leur présence depuis plus de 3 mois considérées comme diffuses en étant présentes dans différentes parties du corps.
Par palpation notamment des différentes zones du corps il est possible de déterminer et évaluer les douleurs. On parle de 18 points sensibles du corps sur lesquels le médecin exerce une pression suffisamment forte ; le ciblage de ces points, par pression, démontre généralement leurs intenses sensibilités et peut provoquer une douleur importante et représentative.
Le médecin recherche aussi d’autres symptômes associés au syndrome fibromyalgique soupçonné comme les troubles digestifs, la fatigue généralisée bien sûr, mais aussi les problèmes de mémoires ou de concentration, etc.
Pour préciser le dépistage de la fibromyalgie, le médecin peut utiliser des questionnaires d’évaluation de la douleur, tel que les outils d’évaluation : questionnaire FiRST (de l’anglais Fibromyalgia Rapid Screening Tool), ou encore le FIQ (Fibromyalgia impact questionnaire) d’ailleurs utilisé lors de l’évaluation en début et en fin de démarche avec la méthode Psychophysio permettant de mesurer l’évolution des symptômes.
Tout ce processus peut être long mais nécessaire à un diagnostic précis. Dans le cas de la fibromyalgie, condition complexe, le médecin doit particulièrement se montrer ouvert, compréhensif et soutenir son patient.
Lorsque le diagnostic de fibromyalgie est suspecté, le médecin peut rechercher des pathologies potentiellement associées :
Les critères de diagnostic pour la fibromyalgie ont été établis par l'American College of Rheumatology (ACR) en 1990 et ont fait l'objet d'une mise à jour en 2010. Ces critères sont très importants pour identifier et confirmer cette affection. Ils sont simples et visent à fournir une base solide pour établir un diagnostic précis.
Le premier critère est de présenter des douleurs généralisées persistantes pendant au moins trois mois. Cela signifie que les douleurs doivent être ressenties dans plusieurs parties du corps et durer depuis un certain temps. Ce critère permet d'exclure les douleurs temporaires et de confirmer la présence d'une affection chronique.
Le deuxième critère implique la sensibilité à la pression sur au moins 11 des 18 points sensibles spécifiques du corps. Ces points sensibles sont des zones particulières où la fibromyalgie se manifeste souvent par une sensibilité accrue. Si vous présentez cette sensibilité à suffisamment de points, cela renforce le diagnostic de fibromyalgie.
Si vous répondez aux deux critères mentionnés précédemment, il est probable que vous soyez effectivement atteint de fibromyalgie. Il est important de noter que ce diagnostic n'est pas une condamnation, mais plutôt une étape vers une meilleure compréhension de vos symptômes. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seul dans cette situation. De nombreux patients vivent avec la fibromyalgie et parviennent à gérer leurs symptômes de manière efficace. Il existe des traitements et des stratégies de gestion qui peuvent vous aider à améliorer votre qualité de vie.
Il est important de consulter des professionnels de santé qui pourront évaluer vos symptômes, confirmer le diagnostic et vous accompagner dans votre parcours afin de vous aider à trouver des solutions adaptées.
Bien qu'il n'existe pas de test sanguin, radiologique… spécifique pour diagnostiquer la fibromyalgie, il existe des tests complémentaires réalisés dans le but d'éliminer la suspicion d'autres maladies éventuellement responsables de vos symptômes et ainsi permettre de mieux comprendre votre problématique.
Parmi ces tests, les analyses de sang vont donc être effectuées pour détecter d'autres affections telles que l'arthrite ou la thyroïdite, qui pourraient potentiellement causer des symptômes similaires. En complément, des examens d'imagerie, tels que des radiographies ou des IRM, peuvent être réalisés pour diagnostiquer également d'autres maladies responsables des douleurs ou constater un dérèglement au niveau des régions cérébrales contrôlant la douleur.
Pour établir un diagnostic de fibromyalgie, il est donc souvent nécessaire d’éliminer les nombreuses autres possibilités. On sait toutefois que les mécanismes de régulation du stress et de la douleur sont très liés, d’ailleurs des études expliquent que les cas de forte anxiété et les traumatismes psychologiques pourraient être en lien avec l’apparition de la fibromyalgie. D’autres études laissent penser également à des dérèglements au niveau des systèmes neuroendocriniens ou encore par exemple la diminution de la densité des fibres nerveuses qui pourrait expliquer en partie l’influx douloureux. Vous l’aurez compris il reste beaucoup à faire pour mieux comprendre cette maladie et ainsi mieux la diagnostiquer.