En 2003 j’ai eu les premières crampes à hurler de douleur qui me réveillaient la nuit. En 2010 le diagnostique est tombé : fibromyalgie, comme ma mère. Je venais de finir mes études et j’ai petit à petit compris que je ne pourrai plus jamais travailler, ma fille a failli être placée par les services sociaux car je ne pouvais plus l’emmener à l’école le matin.
Je perdais de plus en plus d’autonomie et je n’y voyais aucune issue, les médecins voulaient me prescrire le plus puissant anti-douleur (qu'on ne peut nommer ici) et des antidépresseurs, mais j’ai trop souffert enfant de voir ma mère droguée par le même anti-douleur pour accepter de faire vivre cela à ma fille.
En 2012 j’ai fait la liste des rêves que je voulais réaliser avant de mourir en me disant qu’il était urgent de les réaliser, que bientôt je ne pourrai plus les vivre. Je voulais visiter New York et le Québec. J’ai visité New York en février 2013, j’en suis revenue heureuse mais épuisée.
En mars j’ai découvert l’existence du Centre PsychoPhysio et j’ai retraversé l’Atlantique pour débuter mon traitement en avril 2013, réalisant ainsi deux rêves : aller au Québec et retrouver ma santé. Celui-ci n’était pas sur la liste, je n’avais pas osé l’espérer.
J’ai été touché par l’accueil de Pauline et de l’équipe, par le confort de mon appartement, dans cette petite maison si agréable, je me suis tout de suite sentie chez moi. J’y repense encore souvent en dégustant du caramel au sirop d’érable.
Prendre un mois loin de ma fille et de mon chéri n’était pas une décision facile, je savais que je leur manquerai, mais j’ai pu lire par Skype des histoires à ma fille tous les jours, et moi ça m’a fait du bien, de prendre du recul, d’apprendre à penser à moi pendant un mois, prendre le temps de me soigner pour leur revenir guérie.
La résonance sonore, en plus de m’aider souvent à me détendre et à me recentrer, m’a permis à la fois de sentir les douleurs s’atténuer progressivement, mais aussi de mieux les comprendre.
Quand la résonance se centrait sur certaines parties de mon corps je sentais parfois des émotions remonter et j’ai pu voir le lien entre certaines douleurs et certaines émotions.
J’ai aimé prendre du temps pour écrire durant cette période, car par écrit on se livre plus facilement, totalement, peu importe les mots, les formules, l’orthographe, on évacue.
On m’avait dit en France d’aller voir un psy, que la fibromyalgie était psychosomatique, liée à un traumatisme. J’ai essayé et cela n’avait rien donné.
Avec la thérapie j’ai senti tout de suite l’expérience que l’équipe avait de mon mode de fonctionnement. Ma psychothérapeute m’avait dit « tu vas voire que je te connais mieux que toi-même » : elle avait raison !10 ans de thérapie classique ne m’aurait pas fait autant avancer ! Elle m’a appris à faire face différemment aux intempéries de la vie. Je ne savais pas avant ce mois passé au Centre Psychophysio que la vie pouvais être si simple, si belle, si pleine de couleurs et de saveur et que je pouvais simplement profiter de ce bonheur sans avoir rien à faire pour qu’il arrive, en le laissant juste pénétrer ma vie, comme un beau couché de soleil.
Les exercices qui m’ont été donné m’ont permis de faire passer des douleurs même très intenses en trois minutes. Progressivement j’ai eu de moins en moins de douleurs et aujourd’hui, quand j’ai une crampe parce que j’ai fait trop de sport, je me dis « mais comment je supportais ça avant tous les jours ! ».
J’ai quitté le Québec vraiment mieux physiquement et mentalement. Plus apaisée, plus sereine, plus confiante.
Ma santé a continuée à s’améliorer durant les deux ans qui viennent de s’écouler, j’ai retrouvé mes pleines capacités intellectuelles, de plus en plus de capacités physiques et de plaisir à faire les choses, de la joie de vivre, de l’énergie, de la vitalité.
J’ai repris le travail à temps partiel quelques mois après mon retour, pour aller à mon rythme, ne pas me brusquer, prendre le temps de m’écouter. Puis j’ai augmenté mon temps de travail quand j’ai senti que c’était bon pour moi et je suis progressivement passée à temps plein allant jusqu’à assurer des semaines à 50 heures sans douleurs et sans arrêt maladie !!!
Les matins douleurs ont laissé place aux matins douceurs, les réveils chagrins aux réveils câlins. J’éprouve une telle joie à me réveiller le matin de bonne heure et de bonne humeur pour prendre ma fille dans les bras tous les jours, à tous les moments de la journée, sans plus jamais avoir à lui dire : « non, j’ai mal ma puce » mais au contraire « viens là ma chipie ! »
J’ai passé des heures à chanter dans ma voiture « Libéré, délivrée » de la Reine des Neiges et « toi qui crois que la Terre est ronde, tu ne te doutes pas une seconde que ton histoire pourrait changer… » de la Planète au trésor.
Aujourd’hui mon grand bonheur quand on me demande mes antécédents médicaux c’est de pouvoir dire « avant j’étais fibromyalgique, aujourd’hui je suis guérie ! » Je dois avouer que le reste du temps je n’y pense plus du tout car ça ne fait définitivement plus partie de ma vie !
Camille Orgad, Auvergne- Rhône-Alpes, France 2017